Toutefois,
ce n’est pas le seul problème du moderne : bien souvent, et spécialement à
notre époque, il se pique de connaître les principes et les signes par lesquels
les Anciens manifestaient la relativité
du monde à Dieu. Il n’est qu’à parcourir les rayonnages des vendeurs de
papier actuels, pour se rendre compte à quel point pullulent les histrions qui
produisent une littérature sur ce sujet, laquelle, pour n’être pas absolument
sans intérêt, n’en contribue pas moins à plonger nos contemporains dans une
confusion mentale bien pire que ne le faisait le simple athéisme, qui affectait
une indifférence méprisante envers la Tradition catholique.
Contrairement
à ce que l’on croit parfois, l’Eglise ne s’est pas contentée de « donner
du travail » aux artistes et aux bâtisseurs médiévaux ; au contraire,
la racine de ces métiers (pour ne parler que de ces deux-là) ne se distingue
pas de la raison d’être de l’homme – « cultiver et garder » le Jardin
qu’est le monde créé par Dieu. Cette tâche ontologique, dévolue à l’homme dans
le Paradis terrestre, seul l’homme restauré dans l’état paradisiaque peut
l’accomplir proprement. Et quel sera-t-il, cet homme, sinon celui qui, mort et
ressuscité dans le Christ par le sacrement du baptême, instruit par l'Eglise,
possède désormais une raison illuminée par la Vérité divine ? Il voit les
choses dans la lumière de leur raison d’être et de leur fin, en sorte que l’art
véritable est la fixation codifiée de cette vision
vraie. A ce titre, l'Eglise dans sa qualité de Colonne et Fondement de la Vérité est la garante de l’orthodoxie et
de la licéité de la science symbolique.
Aussi,
rien ne sert de tenter d’intelliger les symboles du christianisme en dehors de
la lumière de la foi catholique : « Le symbole et le dogme catholique
ont entre eux une convenance intime », affirme l’auteur. N’existant
explicitement que pour élever l’esprit vers Dieu, l’efficace du symbolisme échappe au profane : « Qui ne
croit pas ne comprend pas ».
C’est
donc dans la doctrine même des Pères, c’est surtout dans la Liturgie elle-même,
en particulier celle de la dédicace, qu’il faut chercher les raisons des moyens
par lesquels l'Eglise dispense cet enseignement
par les sens, commencement nécessaire de l’ordonnation de l’âme à Dieu.