lundi 15 août 2011

Le Magnificat, commentaire par saint Jean Eudes

Les ennemis de l’Eglise de Notre-Seigneur Jésus-Christ (à défaut de l’église imaginaire qu’ils affectaient de défendre) ont toujours abhorré ce qu’ils appelaient le « venin du Magnificat ». Le cantique de la Très Sainte Vierge Marie – le cantique par excellence, pourrions-nous dire – est en exécration aux orgueilleux, c’est-à-dire à ceux qui n’envisagent les choses que dans la perspective horizontale, à l’exclusion de la perspective verticale, qui est celle de la Révélation – la seule qui soit objective.

Le Magnificat est le cantique de la Bienheureuse Vierge Marie ; à ce titre, il est l’écho du triomphe sur le Serpent Ancien de l’Immaculée Conception, la Sagesse créée, parèdre de la Sagesse incréée, le Verbe divin, le Fils éternel de Dieu. Les discours de type nietzschéen qui dénigrent la notion d’humilité qui caractérise le christianisme commettent un contresens fondamental, en ce qu’ils méconnaissent que, loin d’être une attitude veule et aisée, la pratique de l’humilité n’est rien moins que purement divine, c’est-à-dire noble et difficile. Surhumaine, oserions-nous dire ; en tous cas, surnaturelle. L’humilité de la Bienheureuse Vierge Marie est la manifestation, pour ainsi dire « en creux », de la toute-puissance du Verbe éternel de Dieu.

Voilà pourquoi saint Jean Eudes affirme, avec tous les Pères, que l’humilité mani-festée par la sainte Vierge est l’expression temporelle de la Force même de Dieu : « Il y a longtemps que le ciel et la terre seraient réduits à néant, duquel ils ont été tirés, si Marie ne les avait pas soutenus ». Aussi, Dieu prise-t-il l’humilité avant même la pureté, sachant que sans elle, le Saint-Esprit ne serait pas descendu sur la Servante du Seigneur pour la révéler Mère de Dieu, selon l’affirmation de saint Pierre : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais c’est aux humbles qu’il donne sa grâce » (I Petr. V, 5).

C’est cette humilité – que la Mère de Dieu a, par anticipation, imité de son divin Fils lors de sa carrière terrestre – que le chrétien doit mettre en pratique, de peur de n’être pas reconnu par le souverain Juge lors du Jugement dernier.

Cantique de la libération absolue de toutes les limitations dues à l’espace et au temps depuis la chute, limitations existentielles causées par le moi, synthèse des trois concupiscences, le Magnificat est à la fois action de grâces et chant de triomphe du baptisé sur ce que
Bossuet appelle le monde du diable, cette surimposition trompeuse que projette la chair sur la création de Dieu, et qui détourne l’âme de sa finalité surnaturelle.

Ce commentaire, pour succinct qu’il soit, n’en demeure pas moins un aide assuré pour la vie chrétienne, qui a pour commencement et pour fin le Christ lui-même.




15,5 x 23 cm
37 pages
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